11 Mars 2024
SDRIF-E = document prescriptif qui fixe les règles pour l’aménagement du territoire
francilien pour les décennies à venir.
La concertation des habitants et des élus locaux a été, pour nous, incomplète, ce qui explique notamment les retards constatés dans la remontée des contributions venant des territoires. C’est donc une consultation très réduite qui a été menée par la Région.
Le projet de SDRIF-E de la majorité offre une version idyllique de l’Île-de-France. Nous ne pouvons qu’en partager l’utopie, mais cette vision ne doit concerner que quelques heureux d’une région aux multiples fractures. C’est là un point faible important du projet.
La vie désirable ne le sera pas plus en 2040, pour la majorité des Franciliens qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le SDRIF-E répond trop imparfaitement aux enjeux bioclimatiques. Le projet présenté, avec ses orientations réglementaires, est bien trop timoré sur l’ambition de la trajectoire bas carbone, sur les ENR (énergies renouvelables), sur la gestion de l’eau et des rivières. La trajectoire régionale devrait respecter l’objectif des 100 % d’énergie renouvelable et de la neutralité carbone en 2050.
Autre défaillance, le SDRIF-E de la majorité présente une vision assez passéiste des mobilités, en accordant une place trop importante aux voiries routières et donc à la circulation automobile, oubliant d’ailleurs le paradoxe de Braess qui veut que plus on construit de route plus il y a de trafic routier. Le volet environnemental du SDRIF-E est ainsi, à l’image de votre PRACC (Plan régional d’adaptation au changement climatique), un catalogue qui masque malheureusement une absence de réelle vision.
Le SDRIF-E ne répond pas à l’exigence de réduction et résorption des fractures sociales. Les inégalités ne seront non seulement pas réduites, mais elles risquent de s’accentuer. L’État lui a reproché. Il y a de la part de Valérie Pécresse une obsession de refuser la mixité sociale qui amène à limiter la construction de logements sociaux (dispostif anti-ghetto) dans les villes qui en ont déjà plus de 30 %. Selon le préfet de Région, une telle disposition viendrait réduire de plus de 21 % la production de logements sociaux dans la région.
Le SDRIF-E ne comporte donc aucune vision de réparation des fractures sociales ou si peu, et les quartiers en politique de la ville ne sont même pas mentionnés. Enfin, le SDRIFE n’a pas l’ambition de réduire les déséquilibres territoriaux. Le projet mentionne l’importance des services publics de proximité dans les territoires, mais il n’est pas assez prescriptif en termes d’équipements scolaires, d’équipements de santé et hospitaliers. Nous pensons qu’il faut densifier, de manière harmonieuse, les quartiers gare du Grand Paris Express, pour renforcer la dynamique créée par ces nouveaux réseaux et gares.
Nos visions du SDRIF :
Le groupe SER (Socialiste, Ecologiste et Radical) prône un autre modèle de développement. Ce modèle doit en priorité se saisir des déséquilibres sociaux et territoriaux pour y remédier, afin que notre région cesse d’être la plus inégalitaire du pays.
Notre priorité, à l’horizon 2040 :